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Il n'y a point d'ouvrage de Michel Ange, où il n'ait mis quelque chofe de noble. On trouve du grand dans fes ébauches mémes, comme dans ces vers que Virgile n'a point finis.

Jules Romain, dans fa chambre des géans à Mantoue, où il a réprésenté qui les foudroye, fait voir tous les dieux effrayés: mais Junon eft auprès de Jupiter; elle lui montre, d'un air affuré, un géant, fur lequel il faut qu'il lance la foudre; par-là il lui donne un air de grandeur que n'ont pas les autres Dieux: plus ils font près de Jupiter plus ils font raffurés: et cela est bien naturel; car dans une bataille, la frayeur celle auprès de celui qui à de l'avantage

Pouilli

Pouilly.

Fast keiner von den berühmiteßten französischen Schriftstellern, dieser Gattung verstand fich so vollkommen auf die ächte Eleganz des philosophischen Vortrages, als Pouilly de Pamier in seiner Théorie des Sentimens Agréables, von welcher Verner zu London 1751 die beste Ausgabe besorgte, und die neulich zum zweis tenmal ins Deutsche überseht ́ikk. Mit allem Recht erklärt der Herausgeber diese kleine Schrift für einen sehr schäßbären Beis trag zur Moralphilosophie, tieffinnig in seiner Kürze, und äußerst wichtig von Gehalt. Denn es war des Verfassers Zweck, Quelle und Maaß unsers Geschmacks, unsers Vergnügens und unfrer Pflichten, zu untersuchen, und dadurch über die ganze menschs liche Natur bessere Aufschlüsse zu geben; und dieß ist ihm auch gewiß sehr gelungen. Vornehmlich sucht er zu zeigen, wie der Mensch seine wahre Glückseligkeit in der Ausübung seiner Vflichten zu suchen hat; sodann redet er von dem Guten und Bdfen, das mit jeder Lage des Lebens verknüpft ift, schildert sehr lebhaft und anziehend das Uebergewicht des Guten in der Seele, und die Vortheile, die sich aus dem zweckmäßigen Gebrauch ihrer Kräfte ziehen lassen, um sich das Leben angenehm zu machen, und durch edle Thätigkeit zum gemeinen Beßten beizutragen.

DU PLAISIR ATTACHE' 'A L'ACCOMPLISSEMENT DE NOS DEVOIRS ENVERS LES AUTRES HOMMES.

Si nous voulons remplir tous nos devoirs envers les autres hommes, foyons juftes et bien-faifans. La Morale nous l'ordonne: la Théorie des fentimens nous y invite.

L' injustice, ce principe fatal des maux du genrehumain, n'afflige pas feulement ceux qui en font les victimes; c'est une forte de ferpent qui commence par déchirer celui qui le porte dans fon fein. Elle prend naissance dans l'avidité des richesses ou dans celle des

hon

honneurs, et en fait fortir avec elle un germe d' inquiétude et de chagrin. L'homme injufte fe flattat-il

d'échapper à la vengeance des hommes ou à la juftice de Dieu; il devroit toujours le trouver à plaindre de placer fa perfection ou fon bonheur dans une poffefHon chancelante d'objets, dépendans du caprice d' aus trui et de l'empire de la fortune.

Non feulement l'orgueil et l'intérêt afferviffent notre bonheur à des Puiffances étrangères, mais encore en faifant une forte de guerre fecrette à tout ce qui nous environne; ils jettent dans nos coeurs des femences d'une haine générale, et y affoibliffent ou étouffent celles de la bienveillance et de l'amitié. Au contraire, eft-on affranchi de ces paffions injuftes, on voit les autres hommes des mêmes yeux dont on envisage les Héros d'une Tragédie; le coeur fait pour aimer, se porte alors tout entier par fon propre poils à la bienveillance et à l'amitié. Or s'il eft vrai que tout mouvement de bienveillance foit un plaifir, que la trifteffe mème foit accompagnée d'une douceur fecrette dés que la bienveillance y domine; que tout mouvement de haine et de trouble foit une douleur; notre bonheur fera toujours d'autant plus complet et plus folide, que notre façon de vivre fera plus de nature à porter dans le coeur des mouvemens de bienveillance, et à en écarter tout mouvement de trouble et de haine.

L'habitude de la justice et de la bienveillance qui nous rend heureux, principalement par les mouvemens de notre coeur, nous le rend auffi par les fentimens qu'elle inspire à ceux qui nous approchent.

L'auteur de la Nature, attentif à nous pourvoir de tous les gouts utiles à notre conservation, nous a inprimé par raport aux autres hommes, deux defirs différens; celui d' en être craint, et celui d'en être aimé.

Dans

Dans l'état de liberté, qui, fuivant les Jurisconfultes, a précédé l'établissement des Loix, il étoit plus important, et par conféquent plus agreable, d'être craint que d'être aimé; parceque contre des hommes que l'ambition ou l' interet armeroit contre nous, la crainte eft une barriere plus puissante que la reconnoiffance. Auffi pour les Souverains, qui font les uns par raport aux autres dans cet état de liberté, eft-il plus flatteur d'être redouté des Puissances voilines que d'en être aimé. Il n'en est pas ainfi des particuliers; les Loix veillent à la confervation de leurs biens, de leur honneur, de leur perfonne. A quoi leur eft-il utile d'être craint? Mais il leur eft important, et par conféquent agréable, d'être aimés. L'amour obtient de ceux qui nous environnent, fouvent des fervices ellen tiels, et toujours une fuite continue d'égards' plus flatteurs que les fervices. Si l'on a dit de la louange, qu' elle étoit pour celui à qui elle s'adrefloit, la plus agréable de toutes les Mufiques, on peut dire de même, qu'il n'eft point de spectacle plus doux que celui de fe voir aimé.

Or ce fpectacle Blatteur, c'eft à la juftice et à la bienveillance à nous le préparer. L'orgueil et l' injustice ne peuvent le montrer fans devenir ou l'objet du mépris, s'ils font accompagnés de foibleffe, ou l'objet de la haine, s'ils font joints à la puiffance, Ils établissent notre félicité fur les ruines de celle d'autrui. Mais la vertu, en conciliant notre bonheur avec celui des autres hommes, fait de notre bien perfonnel, leur bien commun. Jugeons- en par l'intérêt qu'on prend aux hommes vertueux, que la Tragédie fait revivre fur nos théatres.

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Il est vrai que le mafque de la vertu produiroit cet effet, auffi-bien que la vertu même. Mais on peut

dire d'elle ce qu'on a dit de l'amour: il est presque impoffible de réuffir long- tems à la montrer où elle n'eft pas: le vrai moyen de paroitre juste et bienfaisant, c'eft de l'être.

I

Imaginons préfentement un homme qui haï de tous ceux qui le connoiffent, les haïffe à fon tour. Tous les objets qui s'offriront à fes yeux, feront affligeans; tous les mouvemens qui s'eleveront dans fon coeur, feront douloureux. Tel eft apparemment l'état de ces hommes infortunez dont le coeur eft livré dans les enfers à l'habitude de la haine et de l'injuftice, qui a fait ici bas leur crime, et commencé leur fupplice.

Imaginons au contraire un homme jufte et bienfaifant, qui aimé et eftimé de tous ceux qui l'approchent, ne vive que pour des nouvemens de bienveillance; tous les objets qui s'offriront à les yeux, lui fe ront agréables. Tous les mouvemens qui s'éléveront dans fon coeur, feront des plaifirs. Tel eft l'état de ces hommes heureux, dont le coeur eft livré dans le Ciel à l'habitude de la bienveillance, qui a fait ici-bas leur vertu, et commencé leur récompense.

Rien de plus rare fur la terre, qu'un homme parfaitement injufte ou parfaitement bien-faifant. Entre ces deux extrêmes est une Mer immenfe où flottent la plupart des hommes. Ils approchent d'autant plus le comble du malheur que le coeur est plus livré à la haine; mais plus il l'eft à la bien-veillance; plus ils touchent à la parfaite felicité.

Mais coniment nous défendre de haïr quiconque nous attaquera dans nos biens et dans notre réputation? L'entreprise eft fans doute difficile. Mais quoi de plus néceffaire que d'être heureux? et peut-on l'ètre, fi

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