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Pros. Je vous confierai tout, et je vous promets des mers calmes, des vents propices, et un navire si agile qu'il devancera de bien loin votre royale flotte. (A part.) Mon Ariel, mon oiseau, c'est là ta mission; libre ensuite, vole aux éléments. Adieu, vis heureux! - Daignez me suivre ? (Ils sortent.)

ÉPILOGUE

PRONONCÉ PAR PROSPERO.

Mes charmes sont détruils; plus rien qui me soutienne;
Je n'ai plus maintenant de force que la mienne.
Elle est bien faible: aussi de vous seuls dépend-il
Que je reste en ces lieux pour toujours dans l'exil,
Ou que je voie encor Naple. Oh! je vous supplie,
Puisque j'ai retrouvé mon duché d'Italie,
Et qu'aux traîtres je viens d'accorder mon pardon,
Oh! ne me laissez pas ici dans l'abandon !
Répondez à mes vœux; que vos mains bienfaisantes
M'affranchissent enfin de mes chaînes pesantes ;
Qu'un souffle favorable enfle ma voile; ou bien
Mon espérance échoue, et mon art ne peut rien.
Vous plaire était mon but; mais je perds ma magie;
Je n'ai plus maintenant de fée ou de génie

Pour vous jeter un charme et pour me soutenir ;
Et dans le désespoir mon rôle va finir,

Si vous ne m'accordez l'indulgence dernière
Qu'implore en s'élevant la voix de la prière,

Et qu'un jour vous pourrez revendiquer pour vous,
Si vous me renvoyez par vos bravos absous !

LOUISE COLET, née REVOIL.

FIN DE LA TEMPÊTE.

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(1) P. 371. Voyez les Notices sur les drames fantastiques au sujet du système d'enchantement que Prospero a pratiqué.

(2) P. 373. Il nous a fallu rendre par un équivalent cette phrase, que les convenances du langage ne permettent pas de traduire littérale

ment.

(3 et 4) P. 379. Foul play veut dire mauvaise chance dans la bouche de Miranda, et artifices coupables dans la réponse que lui fait Prospéro. La différence des langues ne permet pas de rendre avec exactitude ce jeu de mots, autrement le naturel du dialogue serait défiguré, ce qui serait encore plus inexact.

(5) P. 379. The teen that I have turn'd you to. On a traduit par « les peines que je vous ai causées. »

.

P. 381. To trash for over topping.-To trash, dans les vieux livres du jardinage, veut dire couper les branches inutiles. Les chasseurs dans le Nord l'emploient aussi quand ils corrigent un chien qui s'est trompé dans la poursuite du gibier. A trash, parmi les chasseurs, désigne un morceau de cuir, des lesses ou quelque poids attaché autour du cou d'un chien quand il court plus vite que le reste de la meute, c'est-à-dire quand il la dépasse. (6) P. 381. Ce passage est très-obscur.

(7) P. 385. Sit still. « Maintenant j'avance; demeure encore assise. » (Traduction de M. Guizot.)

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And burn in many places; on the top-mast

The fire and cracks.

Le feu, les craquements du soufre mugissant, semblaient assiéger le

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tout-puissant Neptune, et faire trembler ses vagues audacieuses, ébranler jusqu'à son trident redouté.

C'est là une élégante description d'un météore bien connu des marins. On lui a donné différents noms : le feu de sainte Hélène, de saint Elme, de saint Herme, de sainte Claire, de saint Pierre et de saint Nicolas. Quand il apparaissait comme une simple flamme, les anciens supposaient que c'était Hélène, sœur de Castor et de Pollux, et qu'il présageait de mauvais succès, à cause des malheurs qu'Hélène avait causés pendant la guerre de Troie. Quand la flamme était double, on l'appelait Castor et Pollux; elle était regardée alors d'un heureux présage. On représente ce météore comme une petite lueur de feu, apparaissant quelquefois la nuit au bout des lances des soldats, ou en mer sur les mâts et sur les antennes, tourbillonnant et passant dans un moment d'une place à l'autre. Quelques-uns ont dit, mais à tort, qu'il ne paraissait jamais qu'après une tempête. On a supposé aussi qu'il portait certaines personnes à se noyer. Shakspeare paraît avoir consulté, sur ce sujet, le livre d'Étienne Batman, qui dit, en parlant de Castor et Pollux, qu'ils étaient figurés par deux lampes ou deux petits signaux, P'un au haut du mât, l'autre sur l'éperon; et il ajoute Si la lumière paraît d'abord sur l'éperon, et si elle monte ensuite, c'est un bon présage, si les deux lumières commencent au haut du mât, du beaupré ou de l'avant, et descendent ensuite vers la mer, c'est signe de tempête. En prenant cette dernière position, Ariel a pleinement rempli l'ordre que lui donne Prospero d'exciter une tempête.

c

n L'épithète appliquée aux Bermudes sera bien comprise de ceux qui ont vu la fureur de la mer sur les rochers raboteux qui les environnent et en rendent l'accès si dangereux. Du temps de notre poëte on croyait que les Bermudes étaient habitées par des monstres ou des diables.

(9) P. 389. Close by, my master. Tout près, mon maître, (10) P. 393.

Then was this island, etc.

Cette île était déserte; alors aucune forme humaine ne l'honorait, si ce n'est cependant le monstre noir et informe que la sorcière impie avait mis bas au fond d'une tanière obscure.

P. 395. My quaint Ariel. Quaint signifie ici, gai, vif, adroit, du français cointe,

P. 397. O ho! o ho! Cette sauvage exclamation était originairement et constamment appliquée au diable par les écrivains des anciens mystères et moralités. Dans cet exemple, elle a été attribuée à Caliban, son descendant.

P. 399. My dam's god, Setebos. M. Warner a fait observer, d'après

l'autorité de John Barbot, que les Patagons redoutent beaucoup un grand diable à cornes appelé Setebos. Nous savons, par le voyage de Magellan, que Setebos était le dieu suprême des Patagons, et Cheleule un de ses inférieurs. Il est fait mention aussi de Setebos dans les Voyages d'Hackluyt (11) P. 401. The watch-dogs bark. Les chiens de garde aboient. (12) P. 401. Those are pearls, that were his eyes.

On trouve cette image dans le roi Richard III, lorsque Clarence, racontant son songe, dit:

In those holes

Where eyes did once inhabit, there were crept
(As 'twere in scorn of eyes) reflecting gems.

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L'incident de la surprise de Miranda à la première vue de Ferdinand, et de son amour subit pour lui, a pu être suggéré par quelque traduction libre du treizième conte des Cent Nouvelles antiques. C'est en effet le sujet des Oies du frère Philippe, si admirablement traité par Boccace et la Fontaine. Il paraît avoir été originairement pris de la vie de sainte Barlaam dans la Légende d'or.

P. 403. If you be made or no, si vous êtes ou non un être créé. Miranda répond:

But, certainly a maid.

No wonder, sir;

Il y a ici une équivoque entre made et maid qui se prononcent de même. Mais ce n'est point un pur jeu de mots, c'est une véritable erreur de Miranda, et qui convient à la naïveté de son caractère. On a été obligé, pour en conserver l'effet, de s'écarter un peu du sens littéral de la question de Ferdinand. (Guizot.)

Quelques copies portent made, et les critiques ne sont pas pleinement d'accord à cet égard. Mason dit : « La question est de savoir si nos lecteurs adopteront une expression naturelle et simple qui n'exige point de commentaire, ou une que l'ingénuité de plusieurs commentateurs n'a soutenue qu'imparfaitement,

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P. 403. And his brave son, being twain. C'est là un léger oubli. Personne ne périt dans le naufrage. Cependant nous ne trouvons pas de personnage tel que le fils du duc de Milan.

(13) P. 407. It works, L'enchantement agit.

(14) P. 409. Pr'ythee, peace. Il y a dans tout ce passage une affectation de langage presque impossible à rendre.

(15) P. 409. Dollar et dolour se prononcent de même en anglais. (16) P. 411. So you've paid. Dans l'ancienne édition you're paid, corrigé, ce me semble, avec raison, par Steevens. Malone paraît

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