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CRITIQUES

SUR LE POEME

DES JARDINS,

SUIVIES

DU, CHOU ET DU NAVET.

PAR M. LE COMTE DE BARRUEL.

Sifflez-moi librement, je vous le rends, mes frères,

VOLTAIRE.

A AMSTERDAM,

Et fe trouve à PARIS,
Chez les Marchands de Nouveautés.

M. DCC. LXXXII.

NOTE DE L'ÉDITEUR.

La réputation dont jouit M. l'Abbé de Lille, eft fi juftement acquise & montée à un fi haut dégré parfa Traduction en vers des Géorgiques de Virgile, que nous ne pouvons croire qu'on nous foupçonne d'y vouloir porter atteinte en donnant au Public les critiques que fon Poëme des Jardins vient de faire éclore. Le grand Corneille a rarement publié un Ouvrage fans l'avoir accompagné de fa critique. D'ailleurs, la bonne foi avec laquelle M. l'Abbé » de Lille eft, dit-on convenu de fes fautes; fa docilité à les réparer : fon honnêteté à l'égard de fes féveres Cenfeurs, font des leçons pour la >> plupart de nos Poëtes, & un devoir pour eux > d'imiter les procédés, s'ils ne peuvent égaler fes » talens.

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LETTRE

DE

M. LE PRÉSIDENT D** *

A

M. LE COMTE DE ***

Ce 8 Juin 1782 au Château de Creuset.

NE vous défendez pas, Monfieur, de nous parler

de M. l'Abbé D... & de fon Poëme des Jardins: vous nous avez tant parlé de fes fuccès de fociété! & maintenant que l'ouvrage paroît, & que vous nous l'envoyez, vous ne dites pas un mot de la sensation qu'il produit ? quoi, ni votre avis ni celui des autres ? c'est nous abandonner un moment critique. Reprenez cette fois toute votre franchise, comme à l'apparition du Poëme des Mois; & fongez que fon Auteur étoit bien escorté de plus de fuffrages en entrant dans le monde, que M. l'Abbé D... ne l'a jamais été. Vous savez avec quel empreffement nous attendons les arrêts de la Capitale, pour fixer notre goût & nous donner un jugement fur les ouvrages d'esprit fur les productions des Arts, fur les modes fur-tout, Et ne nous dites pas

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RÉPONSE

DU COMTE DE BARRUEL.

A Paris, ce 12 Juin 1782.

Ct n'eft point fans quelque confufion, Monfieur

que je vais vous parler du Poëme des Jardins de M. l'Abbé D... Il vient enfin de franchir le pas! il quitte un petit monde indulgent dont il faifoit les délices depuis tant d'années, pour paroître aux regards févères du grand monde qui lui demande compte de fes fuccès: Enfant gâté qui paffe des mains des femmes à celles des hommes, & pour qui on prépare une éducation plus rigoureuse, il fera traité comme tous les petits prodiges.

Il femble en effet que l'exemple de quelques Auteurs trébuchés de fi haut, & l'extrême févérité dont on a ufé envers le Poëme des Mois, auroient dû rendre nos cercles plus retenus. Mais comment në pas fe laiffer corrompre, & comment réfifter aux féductions de l'amour-propre? Un Auteur s'avance dans une assemblée, & dit à ses Juges: Vous êtes le monde pour moi, mais un monde d'élus; & vos fuffrages vont forcer le goût de cette multitude qui vous regarde & qui attend que vous lui donniez un

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