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L'un trouvait le dedans, pour ne lui point mentir,
Indigne d'un tel personnage;

L'autre blâmait la face, et tous étaient d'avis
Que les appartemens en étaient trop petits.
Quelle maison pur lui! l'on y tournait à peine.
Plût au ciel que de vrais amis,

Telle qu'elle est, dit il, elle pût être pleine!

Le bon Socrate avait raison

De trouver pour ceux-là trop grande sa maison.
Chacun se dit ami; mais fou qui s'y repose:
Rien n'est plus commun que le nom,

Rien n'est plus rare que la chose.

LA FONTAINE.

L'AVEUGLE ET SON CHIEN.

A blind old soldier, with his dog, is wandering through the villages and hamlets, begging for his bread. He addresses himself in this poem to his faithful companion, who, regardless of fire and shot, had formerly followed him to the field of battle, and was at his side to lick his wounds, whilst his comrades were trampling him under the feet of their horses. The old man, after praising the disinterestedness of his friend and guide, contrasts his attachment with that of his other friends, who had flattered him in prosperity but had forsaken him in adversity; and expresses a hope that he will never be enticed away from his side by the allurements of a richer home, but prefer his liberty with him, who is more a friend than a master.

1

La nuit descend, 1 le laboureur tranquille,
Pour le hameau, délaisse les guérets; 2
Viens, mon ami, viens loin de cette ville,
Guider mes pas dans l'ombre des forêts.

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Là, sur un lit aux maux inaccessible,
D'un doux sommeil attendons les bienfaits!
Mais si tu veux que le mien soit paisible,
Mon pauvre chien, ne me quitte jamais!

1

Lorsque le sort de fleurs parait ma tête, 1
Tous les mortels me flattaient comme toi;
Mais quand je fus en butte à la tempête,2
Tu fus le seul qui restas avec moi.
De vils motifs n'enflamment point ton zèle:
De l'eau, du pain, voilà quel sont nos mets ;3
Plus je suis pauvre, et plus tu m'es fidèle.
Mon pauvre chien, ne me quitte jamais.

4

Tu m'as suivi sur les champs de bataille,
Et depuis lors devenant mon soutien, *
Malgré le feu, le bronze 5 et la mitraille,
Tu me voyais, tu ne redoutais rien.
A l'amitié, quand des frères parjures 6
Sous leurs chevaux me foulaient sans regrets,
Tu restais là pour lécher mes blessures....
Mon pauvre chien, ne me quitte jamais!

Si des grandeurs on te fait la peinture,
Rappelle-toi les maux que j'ai soufferts.
Songe surtout qu'une riche dorure
N'enlève pas la pesanteur des fers?
Un vil despote, helas! voilà peut-être

7

Ce qui t'attend dans un brillant palais.

1 When fortune decorated me with her garlands. 2 but when I was a prey to misfortune. 3 those are our only dainties. 4 support. 5 the destructive cannon. 6 treacherous companions. 7 that a gilded chain does not relieve it of its weight.

Moi, je suis plus ton ami que ton maître;
Mon pauvre chien, ne me quitte jamais!

Il faut aimer, telle est la loi suprême,
Sans quoi la vie, hélas! n'est presque rien.
Il faut aimer, mais il faut qu'on nous aime :
Aux malheureux cela fait tant de bien!
J'éprouve encor cette flamme immortelle ;
Mais je suis pauvre, aveugle....Oh! désormais,
Qui m'aimera si tu ne m'es fidèle?....
Mon pauvre chien, ne me quitte jamais!

DEBRAUX.

LUSIGNAN A SA FILLE.

In the final struggle of the Christians in the Holy Land, Lusignan, the last of their kings, saw two of his children massacred before his eyes, and two others, a son and a daughter, become the slaves of the Mahomedans. The unfortunate prince himself was made a prisoner, and shut up in a dungeon in Jerusalem. After enduring for twenty years the horrors of captivity, he was set at liberty through the intercession of a young slave of the Mahomedan ruler, and that slave he discovered to be his own daughter. But his joy at the recovery of his child was not of long duration, as he found she had been brought up in the Mahomedan faith: whereupon, in the agony of his grief, he expresses

himself in these words

MON Dieu! j'ai combattu soixante ans pour ta gloire ;
J'ai vu tomber ton temple, et périr ta mémoire ;
Dans un cachot1 affreux abandonné vingt ans,
Mes larmes t'imploraient pour mes tristes enfans:
Et lorsque ma famille est par toi réunie,
Quand je trouve une fille, elle est ton ennemie !

1 Gloomy dungeon.

Je suis bien malheureux.... C'est ton père, c'est moi, C'est ma seule prison qui t'a ravi ta foi. 1

Ma fille, tendre object de mes dernières peines,

Songe au moins, songe au sang qui coule dans tes veines!
C'est le sang de vingt rois, tous chrétiens comme moi ;
C'est le sang des héros, défenseurs de ma loi;
C'est le sang des martyrs.... O fille encor trop chère,
Connais-tu ton destin? Sais-tu quelle est ta mère?
Sais-tu bien qu'à l'instant que son flanc mit au jour
Ce triste et dernier fruit d'un malheureux amour
Je la vis massacrer par la main forcenée 2

Par la main des brigands à qui tu t'es donnée!
Tes frères, ces martyrs égorgés à mes yeux,
T'ouvrent leurs bras sanglants tendus 3 du haut des cieux.
Ton Dieu que tu trahis, ton Dieu que tu blasphèmes,
Pour toi, pour l'univers, est mort en ces lieux mêmes;
En ces lieux, où mon bras le servit tant de fois;
En ces lieux, où son sang te parle par ma voix.
Vois ces murs, vois ce temple envahi par tes maîtres:
Tout annonce le Dieu qu'ont vengé tes ancêtres.
Tourne les yeux, sa tombe est près de ce palais;
C'est ici la montagne où lavant nos forfaits,
Il voulut expirer sous les coups de l'impie;
C'est là que de sa tombe il rappela sa vie.
Tu ne saurais marcher dans cet auguste lieu,

5

Tu n'y peux faire un pas, sans y trouver ton Dieu;

Et tu n'y peux rester sans renier 6 ton père,

Ton honneur qui te parle, et ton Dieu qui t'éclaire... Je te vois dans mes bras et pleurer et frémir;

1 Robbed thee of thy Christian faith. 2 cruel hands. 3 extended. crated. 5 crimes. 6 denying.

4 dese

Sur ton front pâlissant Dieu met le repentir :
Je vois la vérité dans ton cœur descendue;
Je retrouve ma fille après l'avoir perdue;
Et je reprends ma gloire et ma félicité
En dérobant mon sang à l'infidelité.

VOLTAIRE.

LA CHUTE DES FEUILLES.

The author of this piece is attacked by consumption, and has a presentiment that he cannot survive the autumn. The fall of the leaf forcibly reminds him of his approaching end, and as he wanders through the woods and fields, he gives expression to his feelings in the following lines, and bids a touching farewell to those scenes of nature which, till now, had afforded him so much delight.

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1 Strewed the ground. 2 in the spring of life. 3 mourning (doleful appear

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