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Si le malheur te suit dans ta carrière,
Arme ton cœur d'une noble fierté :
On est timide alors qu'on désespère.

1 Un front serein brave l'adversité.

Mais si le ciel t'accordait l'opulence,

2 Et des jours purs par les plaisirs tracés, Ouvre ton 3 âme à l'honnête indigence,

* Et que ses pleurs par toi soient effacés.

Sois toujours douce, honnête, affable et sage;
D'une coquette évite l'art flatteur,

Que la candeur, peinte sur ton visage,
Fasse juger des vertus de ton cœur.

Puissé-je dire, à mon heure dernière :
De tout danger j'ai sauvé mon enfant !
Je finirai sans regret ma carrière,

Si je te laisse heureuse, en expirant.

LES HIRONDELLES.

A French prisoner on the shores of Africa (supposed to be Napoleon) is addressing the swallows, as they return to pass the winter in the warmer climes of his captivity, and beseeches them to give him some tidings of his native valley, and to speak to him of the grief and anxiety of his mother, of the welfare of his sister, and of the friends of his youth. At the same time he expresses his fears lest the enemy should have again invaded his country, and that those most dear to him are no more.

CAPTIF au rivage du Maure,

Un guerrier, courbé sous ses fers,
Disait je vous revois encore,

Oiseaux ennemis des hivers.

3 heart. 4 let it

1 A collected mind. 2 happy days marked by pleasures. be your delight to wipe away their tears. 5 bending under his chains.

Hirondelles, que l'espérance

Suit jusqu'en ces brûlants climats,
Sans doute vous quittez la France;
De mon pays ne me parlez-vous pas ? 1

Depuis trois ans, je vous conjure
De m'apporter un souvenir

Du vallon où ma vie obscure

Se berçait d'un doux avenir. 2

3

Au détour d'une eau qui chemine

A flots purs, sous de frais lilas,

Vous avez vu notre chaumine 4
De ce vallon ne me parlez-vous pas ?

L'une de vous peut-être est née
Au toit où j'ai reçu le jour ; 5
Là, d'une mère infortunée

Vous avez dû plaindre l'amour.
Mourante, elle croit à toute heure
Entendre le bruit de mes pas;

Elle écoute, et puis elle pleure....
De son amour ne me parlez-vous pas ?

Ma sœur est-elle mariée ?
Avez-vous vu de nos garçons
La foule, aux nôces conviée, 6
La célébrer dans leurs chansons ?

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1 Why do you not speak to me of my country. 2 cradled itself in future hopes. 3 at the winding of a brook, whose pure waters glide under the drooping lilacs. 4 you must have seen our cottage. 5 under the roof where I first saw the light. 6 invited to the marriage feast. 7 celebrate her. 8 of my youth.

Ont-ils tous revu le village?....
De tant d'amis ne me parlez-vous pas ?

Sur leurs corps 1 l'étranger peut-être
Du vallon reprend le chemin ;

Sous mon chaume 2 il commande en maître,
De ma sœur il trouble l'hymen. 3
Pour moi plus de mère qui prie
Et partout des fers ici bas....
Hirondelles, de ma patrie,

De ses malheurs ne me parlez-vous pas ?

BÉRANGER.

LES CATACOMBES DE ROME.

Under the city of Rome are found vast quarries, called catacombs, which served as a place of refuge for the first Christians from the persecutions of the emperors. A young artist, curious to explore the wonders and mysterious windings of this immense and frightful labyrinth, enters it, with a light in one hand and a string in the other, to guide him on his return. After a while, when about to return, he finds to his dismay that he has lost his string. He searches for it, but in vain, and loses several hours in trying various roads, until he is awakened afresh to the extreme danger of his position, by observing that his light is nearly spent, and it shortly after drops from his hands. In the midst of the most profound darkness and silence, he gives himself up to despair, and pictures to himself all the horrors of a death by starvation. The most painful emotions pass rapidly through his mind, and he sheds tears of regret as he thinks of those most dear to him. In the tumult of his thoughts he starts forward, and his foot is caught by some obstacle. He stoops to feel for it with his hand, and, to his great surprise and delight, he finds it to be the lost string. He seizes it with eagerness, and hastens to behold again the light of day; and so great is his joy, so deep are his emotions, that he feels as if he was gazing for the first time on the scenes of nature.

Sous les remparts de Rome, et sous ses vastes plaines
Sont des antres profonds, des voûtes souterraines,

1 Trampling over their bodies. 2 in my cottage. 3 and disturbs the conjugal felicity of my sister.

1

Qui, pendant deux mille ans, 1 creusés par les humains,
Donnèrent leurs rochers 2 aux palais des Romains.
Avec ses monuments et sa magnificence,

Rome entière sortit de cet abîme immense.

3

Depuis, loin des regards et du fer 3 des tyrans,
L'Eglise encor naissante y cacha ses enfants,
Jusqu'au jour où, du sein 5 de cette nuit profonde,
Triomphante, elle vint donner des lois au monde,
marqua de sa croix les drapeaux des Césars.
Jaloux de tout connaître, un jeune amant des arts,
L'amour de ses parents, l'espoir de la peinture,
Brûlait de visiter cette demeure obscure,

Et

De notre antique foi vénérable berceau. 7

Un fil dans une main, et dans l'autre un flambeau,
Il entre, il se confie a ces voûtes nombreuses,
Qui croisent en tous sens leurs routes ténébreuses.
Il aime à voir ce lieu, sa triste majesté,

Ce palais de la nuit, cette sombre cité,

8

Ces temples où le Christ vit ses premiers fidèles,
Et de ces grands tombeaux les ombres éternelles.
Dans un coin écarté se présente un réduit,
Mystérieux asile où l'espoir le conduit.
Il voit des vases saints et des urnes pieuses,
Des vierges, des martyrs dépouilles précieuses.
Il saisit ce trésor, il veut poursuivre: hélas!
Il a perdu le fil qui conduisait ses pas.

Il cherche, mais en vain : il s'égare, il se trouble;

Il s'éloigne, il revient, et sa crainte redouble;
Il prend tous les chemins que lui montre la peur.

1 Excavated. 2 supplied the marble for. 3 out of the reach and of the sword. 4 during her infancy. 5 from the secrecy. 6 curious. 7 venerable cradle of our ancient faith. 8 in a remote corner he discovers a nook.

Enfin, de route en route, et d'erreur en erreur,
Dans les enfoncements de cette obscure enceinte, 1
Il trouve un vaste espace, effrayant labyrinthe,
D'où vingt chemins divers conduisent à l'entour.
Lequel choisir? lequel doit le conduire au jour ?
Il les consulte tous: il les prend, il les quitte;
L'effroi suspend ses pas, l'effroi les précipite ;
Il appelle: l'écho redouble sa frayeur;

De sinistres pensers viennent glacer son cœur.
L'astre heureux qu'il regrette a mesuré dix heures 2
Depuis qu'il est errant dans ces noires demeures.
Ce lieu d'effroi, ce lieu d'un silence éternel,

En trois lustres 3 entiers voit à peine un mortel;

4

Et, pour comble d'effroi, dans cette nuit funeste,
Du flambeau qui le guide il voit périr le reste.
Craignant que chaque pas, que chaque mouvement.
En agitant la flamme, en use l'aliment, 5
Quelquefois il s'arrête et demeure immobile.
Vaines précautions! tout soin est inutile;
L'heure approche, et déjà son cœur épouvanté
Croit de l'affreuse nuit sentir l'obscurité.

Il marche, il erre encor sous cette voûte sombre;
Et le flambeau mourant fume et s'éteint dans l'ombre.
Il gémit; toutefois, d'un souffle haletent, "

Le flambeau ranimé se rallume à l'instant.

Vain espoir! par le feu la cire consumée,

6

Par degrés s'abaissant sur la mèche enflammée,
Atteint sa main souffrante, et de ses doigts vaincus, s

8

1 In the depths of this obscure enclosure. 2 the sun... has been shining ten hours. 3 (an ancient computation of time measuring five years.) 4 and to increase his fright. 5 should exhaust its nourishment. 6 with agitated breath. 7 the wax consumed by the flame gradually exhausting itself. 8 and the overpowered nerves of his scorched fingers cannot hold it any longer.

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