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Fontenelle.

Die unter der Aufschrift: Lettres Galantes de Mr. le Chevalier d'Her*** zum öftern gedruckten Briefe dieses wißigen Frans zosen haben zwar ein besseres und ächteres Gepråge, als die bis zum Ekel wigelnden, obgleich zu ihrer Zeit bewunderten, Briefe eines Voiture, Balzac, und le Pays; man sieht ihnen aber doch zu sehr das Bestreben nach sinnreichen Phrafen und Wendungen an, als daß sie sich schlechthin zur Nachahmung empfeh len ließen. Schwerlich würden auch Galanterien dieser Art heutiges Tages in Paris ihr Glück machen. Zu seiner Zeit aber mochte der berühmte Wißling Frankreichs es leichter finden, mit den in den beiden folgenden Briefen vorkommenden Tåndeleien über ein graues haar seinen Zweck zu erreichen.

I.

A MADEMOISELLE DE V**.

Vous

Je vis hier, Mademoiselle, un homme qui avoit assisté à un des plus agréables spectacles du monde. éties à votre Toilette, et il dit que des que Vous eûtes ôté un petit bonnet, et làché quelques cordons, il vit tout d'un coup le plancher couvert d'une forêt de cheveux noirs. Il ne favoit d'abord, d'où tant de cheveux pouvoient venir; il voulut rémonter jusqu'à leur origine; et après qu'il eut fait des yeux un assez long chemin, il remarqua, qu'ils tenoient tous à Votre tète. Il n'eût pas crû que de Votre tête il eût pu rien partir qui fût arrivé jusqu'au plancher. Mais ce qui le furprit encore davantage, c'eft que parmi tous cest cheveux il en apperçut un d'une blancheur très-éclatante. Peut-être dans cette effroiable quantité que Vous en avez, il faut qu'il s'en trouve de toutes les façons; que fçait - on si en cherchant bien on n'en découvriroit pas de rouges et de verds? Dans un fi grand

nombre

nombre rien n'eft impoffible. Cependant, je croirois plus volontiers que ce cheveu blanc auroit quelque chofe particuliere, et qu'il faudroit l'attribuer à quelques foucis qu'on Vous auroit donnés. Et quels foucis? Je Vous demande pardon; mais franchement, je n'en connois que d'une espèce qui puiffe faire blanchir les cheveux d'une fi belle Brune. Il y a quelqu'un caché dans la foule de Vos adorateurs, à qui Vous voulez plus de bien que Vous ne dites. O! trois et quatre

qua

fois heureux l'auteur de ce cheveu blanc! Je mourrois fatisfait, fi j'en avois fait autant en toute ma vie. Cependant je doute fort que j'y puisse reüssir, quand même Vous prendriez en moi tout l'interèt possible. Je ferois fi foumis, fi affidu, fi fidéle, que non procedé ne Vous pourroit jamais caufer aflez d'inquiétude pour blanchir un feul de Vos cheveux, et s'il ne tenoit qu'à cela Vous les auriez encore avec moi à l'àge de trevingts ans auffi bruns que Vous les avez. Aimezmoi, Mademoiselle, fi Vous m'en croyez, pour la confervation de leur belle couleur; ou fi ce parti ne Vous plait pas, du moins aimez avec un peu plus de moderation celui que Vous aimez. Ne fauriez-vous avoir un peu de paffion, fans blanchir auffi-tôt? Tàchez de Vous y prendre un peu moins violemment. L' amour est fait pour mettre un nouveau brillant dans vos yeux, pour peindre vos joues d'un nouvel incarnat, mais non-pas pour répandre des neiges fur Votre tête. Son devoir eft de Vous enibellir; ce feroit grand pitié qu'il Vous vieillit, lui qui rajeunit tout le monde. Arrachez de Votre tète ce cheveu blanc, et en même tems arrachez-en la racine qui eft dans Votre coeur, et prenez des affections plus gaies.

: II.

A LA M EM E.

Ne Vous plaignez point, Mademoifelle, que ce cheveu blanc, qui devoit naturellement, dites-vous, paffer pour une marque de fageffe, n'ait palé chez moi que pour une marque d'amour, c'eft à dire, de folie, felon Votre interprétation. Telle eft la condition des jeunes et jolies perfonnes; elles peuvent par quelque grand hafard ètre fages; mais on n'eft pas obligé de le croire. Qu'elles en donnent tant de preuves qu'il leur plaira, il y a toujours des incrédules. Vous vous êtes peut-être blanchi ce cheveu à méditer profondément fur la vanité des chofes de ce monde, fur la briéveté de la vie, fur l'inutilité de tout ce qui nous occupe; mais ne prétendez pas, s'il Vous plait, Vous faire honneur d'avoir élevé Vos penfees fi haut, vos cheveux en fuffent-ils devenus plus blancs que ceux de Madame qui n'a pourtant jamais eu de ces fortes de pensées, cela ne ferviroit de rien à Votre reputation. Renoncez à la morale, Mademoifelle, ou renoncez à l'aimable figure que Vous avez; ce font deux chofes incompatibles; on ne Vous les permettra point toutes deux ensemble; et quand il s'agira de deviner la caufe de Votre cheveu blanc, on l'attribuera plutôt à une infidelité qu'on Vous aura faite, qu'à la fagelle de Vos reflexions. Ce feroit pourtant une chose incroiable qu'on Vous fit une infidelité; mais il le feroit encore d'avantage, que Vous fiffiez des reflexions.

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Frau

Frau von Sevigné.

Marie de Rabutin, Marquise de Sevigne', wurde zu Paris 1626 geboren, und Harb daselbst 1696. In der epistolis schen Schreibart hat sie durch die Leichtigkeit und Natur ihrer Gedanken und ihres Ausdrucks, durch ihre Fruchtbarkeit an ges fälligen Wendungen, und durch die Feinheit ihres überall redens den Gefühls, klassischen Ruhm erlangt. Ihre Sprache kam ihr dabei ohne Zweifel sehr zu kkatten; und doch iß von ihren zahlreichen Nachahmern und Nachahmerinnen das volle Verdienst ihrer Manier nie ganz erreicht worden. Diese ist um so viel bewundernswürdiger, da der größte Theil ihrer Briefe, der an ihre Tochter, die Marquise von Grignan, gerichtet ist, faft immer einerlei Inhalt hat, und Ausdruck mütterlicher Zärtlichkeit ist, die beinahe zur Schwärmerei wird. Ihre Briefe gewin nen indeß gar sehr an Interesse durch die häufig darin vorkom: menden Anekdoten und Charakterzüge, die sich auf den damali gen französischen Hof beziehen, mit dem man, um jene ganz zu verstehen, nothwendig bekannt seyn muß.

A MADAME LA COMTESSE DE
GRIGNA N.

A Paris Mercredy
23. Dec. 1671.

Je vous écris un peu de provision, ma Bonne, parceque je veux caufer avec vous un moment. Après que j'eus envoyé mon paquet le jour que j'arrivai, le petit Dubois m'aporta celui que je croyois égaré. Vous pouvez penfer avec quelle joie je le reçùs je n'y puis faire réponse, parceque Madame de la Fayette, Madame de Saint Geran, Madame de Villars me vinrent embrasser. Vous fçavez tous les étonnemens que doit donner un malheur comme celui de Monfieur de Laufun. Toutes vos reflexions font justes et

naturel

naturelles; tous ceux qui ont de l'esprit les ont faites: mais on commence à n'y plus penfer. Voici un bon païs pour oublier les malheureux. On a fçù qu'il avoit fait fon voyage dans un fi grand desespoir, qu'on ne le quittoit pas d'un moment. On le voulut faire descendre de caroffe à un endroit dangereux, il répondit, ces malheurs-là ne font pas faits pour moi, Il dit qu'il eft innocent à l'égard du Roi; mais que fon crime eft d'avoir des ennemis trop puiflans. Le Roi n'a rien dit, et ce filence déclare affez la qualité de fon crime. Il crut qu'on le laifferoit à Pierre-Encife, et commençoit à Lyon à faire fes complimens à Mr. d'Artagnan; mais quand il fcût qu'on le menoit à Pignerol, il foupira, et dit, je fuis perdu. On avoit grand pitié de fa disgrace dans les villes où il paffoit: pour vous dire le vrai, elle eft extrême. Le Roi envoya querir le lendemain Monfieur de Marfillac, et lui dit, je vous donne le Gouvernement de Berry qu'avoit Laufun: Marfillac répondit, Sire, que Votre Majesté, qui fçait mieux les regles de l'honneur que perfonne du monde, fe fouvienne, s'il lui plait, que je n'étois pas ami de Laufun, qu'elle ait la bonté de se mettre un moment à ma place, et qu'elle juge fi je dois accepter la grace, qu'elle me fait, Vous étes, dit le Roi, trop fcrupuleux, Monfieur le prince j'en fçai autanț qu'un autre là-deffus; mais vous n'en devez faire aucune difficulté. Sire, puisque Votre Majefté l'approuve, je me mette à ses piés pour la remercier: mais, dit le Roi, je vous ai donné une penfion de douze mille francs, en attendant que vous ayez quelque chofe de mieux. Qui Sire, je la remets entre vos mains; et moi, dit le Roi, je vous la redonne encore une fois, et je m'en vais vous faire honneur de vos beaux sentiments. En difant cela il se tourna vers ses Miniftres, leur conta les fcrupules de Monfieur de Marfillac, et dit: j'admire Beifp. Samml. 8. Bd. 1. Abth.

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