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Alors l'armée sera composée du corps des Pyrénées occidentales, de la division de l'Aragon (il est inutile d'en faire un corps,) du corps de la Catalogne composé de trois divisions, y compris celle du Général Reille, et des six divisions qui formen les corps d'observation de la Gironde et des còtes de l'Océan.

Cela fera à peu près douze divisions réunies, et en outre un certain nombre de petites colonnes mobiles et de garnisons.

No. III.

[Dictated by the Emperor Napoleon.]

NOTE SUR LA POSITION ACTUELLE DE L'ARMÉE EN ESPAGNE.

Bayonne, ce 21 Juillet, 1808.

1re Observation.-La bataille de Medina-del-Rio-Seco a mis les affaires de l'armée dans la meilleure situation. Le Maréchal Bessières ne donne plus aucune inquiétude, et toutes les sollicitudes doivent se tourner du côté du Général Dupont.

2e Observation.-Dans la position actuelle des affaires, l'armée française occupe le centre; l'ennemi, un grande nombre de points de la circonférence.

3e Observation.-Dans une guerre de cette nature, il faut du sang-froid, de la patience, et du calcul; et il ne faut pas épuiser les troupes en fausses marches et contre-marches; il ne faut pas croire, quand on a fait une fausse marche de trois à quatre jours, qu'on l'ait réparée par une contre-marche: c'est ordinairement deux fautes au lieu d'une.

4e Observation.—Toutes les opérations de l'armée ont réussi jusqu'à cette heure, autant qu'elles devaient réussir. Le Général Dupont s'est maintenu au delà des montagnes, et dans le bassin de l'Andalousie; trois fois il a défait les insurgés. Le Maréchal Moncey a défait les insurgés à Valence; il n'a pas pu prendre la ville, ce qui est une chose qui n'est pas extraordinaire. Peut-être eût-on pu désirer qu'il eût pu se camper à une journée de la ville, comme a fait le Général Dupont; mais, enfin, qu'il soit à une journée ou à cinq, comme à Saint-Clément, la différence n'est pas très-grande. En Aragon, on a battu sur tous les points, et dans toutes les circonstances, l'ennemi, et porté le découragement partout. Saragosse n'a pas été pris; il est aujourd'hui cerné; et une ville de 40 à 50 mille âmes, défendue par un mouvement populaire, ne se prend qu'avec du temps et de la patience. Les histoires des guerres sont pleines des catastrophes des plus considérables pour avoir brusqué et s'être enfourré dans les rues étroites des villes. L'exemple de Buenos-Ayres, et des 12 mille Anglais d'élite qui y ont péri, en est une preuve.

5e Observation.-Ainsi la position de l'armée est bonne, le Maréchal Moncey étant à Saint-Clément, ou environ, et les Généraux Gobert et Vedel réunis au Général Dupont en Andalousie; ce serait une faute, à moins d'incidents et d'un emploi immédiat à donner à ces troupes dans un autre point, que de concentrer toutes les troupes trop près de Madrid. L'incertitude des événements du Maréchal Bessières, et les vingt-cinq chances qu'il avait contre lui sur cent, pouvaient déterminer à faire arrêter la marche de toutes les troupes qui s'éloignaient de la capitale, afin que les colonnes pussent être rappelées à Madrid si le Maréchal Bessières était battu, et pussent arriver dans cette ville avant l'ennemi; mais se serait une faute si on eût fait rétrograder ces colonnes, et si on eût agi comme si le Maréchal Bessières avait été battu, lorsque quelques jours avant on agissait comme si l'armée de Galice n'existait pas. 500 chevaux et 1,800 hommes d'infanterie dirigés sur Valladolid étaient tout ce qu'il fallait. Si cette colonne était partie trois jours plus tôt, elle y serait arrivée le 15. Le Maréchal Bessières a été vainqueur, et avait pour être vainqueur 75 chances contre 25; mais la fatigue qu'on a donnée à l'armée, et les mouvements rétrogrades qu'on a ordonnés inutilement, puisque même le Maréchal Bessières battu, on avait huit à dix jours pour réunir l'armée, ont fait un mal moral et physique. Il faut espérer que

la nouvelle de la victoire arrivée à temps aura mis l'état major à même d'arrêter tout mouvement sur Madrid, et que chaque colonne se trouvera plus près du point où elle doit se trouver.

6e Observation.-Dans la situation actuelle des affaires, le plus important de tous est le Général Dupont. On doit lui envoyer le reste de la division Gobert, et employer d'autres troupes pour maintenir la communication; il faut tenir la tête de la division du Maréchal Moncey sur Saint-Clément, et menacer toujours la province de Valence. Si le Maréchal Bessières a battu sans effort et avec peu de perte l'armée de Galice, et a eu moins de 8,000 hommes engagés, il n'y a pas de doute qu'avec 20,000 le Général Dupont ne culbute tout ce qu'il a devant

lui.

7e Observation.-La brigade du Général Rey rend à l'armée plus qu'elle n'a perdu par le détachement qui a été fait sur Valladolid. Toutes les probabilités humaines sont que le Maréchal Bessières n'a plus besoin d'aucun renfort, du moins pour être maître de toute la Castille et du royaume de Léon. Ce n'est que lorsqu'on aura reçu la nouvelle de ce qu'il aura fait à Benavente et à Léon qu'on pourra décider s'il doit attaquer la Galice.

Se Observation.-Le Général Verdier, en Aragon, a cerné Saragosse: le 14 et le 44 de ligne partent demain pour s'y rendre. Les partis français vont jusqu'a moitié chemin de Lérida, de Barbastro et de Jaca. Dans dix jours toute l'artillerie sera arrivée. Cette belle et bonne brigade de troupes de ligne porte à près de 15,000 hommes l'armée du Général Verdier. Il est probable que Saragosse tombera bientôt, et que les deux tiers de ces 15,000 hommes deviendront disponibles.

9e Observation.-Ainsi le corps du Maréchal Bessières a pris l'offensive, il est depuis sa victoire renforcé de la brigade Lefebvre et de la brigade Gaulois; il est donc dans le cas de conserver l'offensive. Le corps du Général Verdier, en Aragon, a battu partout les insurgés, a cerné la ville avec des forces beaucoup moindres; il vient d'être considérablement renforcé; ainsi il peut donner une nouvelle activité aux opérations du siége, et conserver son activité offensive sur les deux rives de l'Ebre. Le corps de Catalogne a joliment agi, ayant pour point d'appui Barcelone, la jonction sera faite aujourd'hui ou demain devant Gironne, avec le Générale Reille.

10 Observation.-Voilà pour les trois corps d'armée situés du côté de la France. La communication de Madrid avec la France est importante sous tous les points de vue. Il faut donc que les colonnes qui viennent d'être organisées à Burgos et à Vittoria et qui seront journellement renforcées et augmentées, soient laissées dans ces stations.

Ci-joint la note de la formation de ces colonnes. Elles sont presque toutes composées de troisièmes bataillons et de conscrits, mais avec de bons cadres; quinze à vingt jours de station à Burgos et à Vittoria les mettront à peu près à l'école de bataillon. Ce serait une très-grande faute que de rappeler trop tôt ces troupes pour en renforcer les cadres principaux; il faut attendre jusqu'à ce qu'on ait pu les remplacer à Vittoria et à Burgos par de nouvelles troupes.

11 Observation..-Il n'y a donc rien à craindre du côté du Maréchal Bessières, ni dans le nord de la Castille, ni dans le royaume de Léon.

Il n'y a rien à craindre en Aragon; Saragosse tombera un jour plus tôt ou un jour plus tard.

Il n'y a rien à craindre en Catalogne.

Il n'y a rien à craindre pour les communications de Burgos à Bayonne, moyennant les deux colonnes organisées dans ces deux villes, et qui seront renforcées. S'il y avait des événements en Biscaie, la force qui se réunit à Bayonne, formant une réserve, serait suffisante pour mettre tout en ordre.

S'il arrive à Burgos quelque événement trop considérable pour que la colonne mobile qui est à Burgos puisse y mettre ordre, le Maréchal Bessières ne sera pas assez loin pour ne pouvoir faire un détachement.

Le Général Monthion, a la surveillance de toutes les Biscaies. Le Général Bonnet, à Burgos, est chargé de maintenir la communication de Vittoria avec le Maréchal Bessières et avec Madrid. Il est nécessaire que ces deux généraux correspondent tous les jours entre eux et avec le Général Drouet, qui est laissé

en réserve à Bayonne; de même que le Général Verdier, de Saragosse, et le Général d'Agoult, de Pampelune, doivent correspondre tous les jours avec le Général Drouet à Bayonne, et avec Madrid, par le canal de Bayonne et de Vittoria: jusqu'à ce que les communications directes soient rétablies, un courrier partant de Madrid peut se rendre par Vittoria, Tolosa, Pampelune, devant Saragosse. Le seul point important donc aujourd'hui est le Général Dupont. Si l'ennemi parvenait jamais à s'emparer des défilés de la Sierra-Morena, il serait difficile de l'en chasser; il faut donc renforcer le Général Dupont, de manière qu'il ait 25,000 hommes, compris ce qu'il faudra pour garder les passages des montagnes et une partie du chemin de la Manche. Il pourra disposer les troupes de manière que le jour où il voudra attaquer, la brigade de deux à trois mille hommes, destinée à garder les montagnes, arrive au camp du Général Dupont à marches forcées, et soit successivement remplacée par les colonnes qui seraient en arrière, de sorte que le Général Dupont ait pour le jour de bataille plus de 23,000 hommes à mettre en ligne.

Une fois qu'on aura bien battu l'ennemi, une partie des troupes se disséminera, et selon que la victoire sera plus ou moins décidée, on pourra fair continuer le mouvement à d'autres troupes sur le Général Dupont.

12o Observation.-Saragosse pris, on aura des troupes disponibles, soit pour renforcer l'armée de Catalogne, soit pour marcher sur Valence de concert avec le Maréchal Moncey, soit pour renforcer le Maréchal Bessières et marcher en Galice, si après la victoire qu'il a déjà remportée, et celle qu'il remportera à Léon, il ne se croit pas assez fort pour s'y porter d'abord.

13 Observation.-Il serait important de choisir deux points intermédiaires entre Andujar et Madrid, pour pouvoir y laisser garnison permanente, un commandant, un dépôt de cartouches, munitions, canons, magasins de biscuit, des fours, de la farine, et un hôpital, de sorte que 3 à 400 hommes défendent le magasin et l'hôpital contre toute une insurrection. Il est difficile de croire qu'il n'y ait point quelque château ou donjon, pouvant être retranché promptement et propre à cela. C'est par ce seul moyen qu'on peut raccourcir la ligne d'opération, et être sûr d'avoir toutes les trois ou quatre grandes marches, une manutention et un point de repos.

14 Observation.-En résumé, le partage de l'armée parait devoir être celui-ci :

Corps de Catalogne, tel qu'il existe à peu pres.

20,000 hes.

Corps d'Aragon, tel qu'il existe à peu près, 15,000 hommes, jusqu'à ce que
Saragosse soit pris.

15,000

Corps du Maréchal Bessières, ce qu'il a à peu près.

17,C00

Colonne de Burgos.

2,000

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Après la prise de Saragosse, lorsque les affaires de Catalogne seront un peu apaisées, on pourra, selon les circonstances, ou renforcer le Maréchal Bessières, ou renforcer le Général Dupont, ou entreprendre l'opération de Valence.

Anjourd'hui, le seul point qui menace, ou il faut promptement avoir un succès, c'est du côté du Général Dupont: avec 25,000 hommes, infanterie, cavalerie, et artillerie comprises, il a beaucoup plus qu'il ne faut pour avoir de grands résultats; à la rigueur, avec 21,000 hommes présents sur le champ de bataille, il peut hardiment prendre l'offensive il ne sera pas battu, et il aura pour lui plus de quatrevingts chances.

No. IV.

[Dictated by Napoleon.]

NOTE SUR LES AFFAIRES D'ESPAGNE.

Saint-Cloud, ce 30 Août, 1808.

1re Observation.-Dans la position de l'armée d'Espagne on a à craindre d'être attaqué sur la droite par l'armée de Galice, sur le centre par l'armée venant de Madrid, sur la gauche par l'armée venant de Saragosse et Valence. Ce serait une grande faute que de laisser l'armée de Saragosse et de Valence prendre position à Tudela.

Tudela doit être occupé, parce que c'est une position honorable, et Milagro une position obscure.

Tudela est sur les communications de Pampelune, a un beau pont en pierre, et est l'aboutissant d'un canal sur Saragosse. C'est une position offensive sur Saragosse, telle que l'ennemi ne peut pas la négliger; cette position seule couvre la Navarre. En gardant Tudela, on garde une grande quantité de bateaux, qui nous seront bientôt nécessaires pour le siége de Saragosse.

Si l'ennemi était maître de Tudela, toute la Navarre s'insurgerait, l'ennemi pourrait arriver à Estella, en négligeant la position de Milagro et en coupant la communication avec Pampelune.

D'Estella il serait sur Tolosa, il y serait sans donner le temps de faire les dispositions convenables: il n'est pas à craindre, au contraire, que l'ennemi fasse aucune opération sur Pampelune; tant que nous aurons Tudela, il serait lui-même coupé sur Saragosse.

Le général qui commande à Tudela peut couvrir les hauteurs de redoutes; si c'est une armée d'insurgés, s'en approcher et la battre, la tenir constamment sur la défensive par les reconnaissances et ses mouvements sur Saragosse.

Et si, au lieu de cela, une partie d l'armée de ligne espagnole marchait sur Tudela, le général francais repasserà l'Ebre, s'il y est forcé, disputera le terrain sur Pampelune, et donnera le temps au général en chef de l'armée française de prendre ses mesures. Ce corps d'observation remplira alors son but, et aucune opération prompte sur Tolosa ni Estella n'est à craindre.

Au lieu qu'en occupant la position de Milagro, l'ennemi sera à Estella, le même jour qu'on l'apprendra au quartier général. Si l'on occupe Tudela, il faut s'y aider de redoutes, et s'y établir, n'y conserver aucune espèce d'embarras, et les tenir tous dans Pampelune. Si l'ennemi l'occupe, il faut l'en chasser, et s'y établir; car dans l'ordre défensif, ce serait une grande faute, qui entrainerait de fâcheuses conséquences.

2. Observation.-La position de Burgos était également importante à tenir, comme ville de haute réputation, comme centre de communication et de rapports.

De là des partis non-seulement de cavalerie, mais encore de deux ou de trois mille hommes d'infanterie, et même quatre ou cinq mille hommes en échelons, peuvent pousser les premières patrouilles de hussards dans toutes les directions jusqu'à deux marches, et être parfaitement informés de tout ce qui se fait, en instruire le quartier général, de manière que si l'ennemi se présente en force sur Burgos, les différentes divisions puissent à temps s'y porter pour le soutenir et livrer bataille, ou si cela n'est pas jugé convenable, éclairer les mouvements de l'ennemi, lui laisser croire qu'on veut se porter sur Burgos, et pouvoir ensuite faire sa retraite pour se porter ailleurs.

Un corps de 12 à 15 mille hommes ne prend-il pas vingt positions dans la journée au seul commandement d'un adjudant-major? et nos troupes seraientelles devenues des levées en masse, qu'il faudrait placer quinze jours d'avance dans les positions où l'on voudrait qu'elles se battent?

Si cela eût été jugé ainsi, le corps du Maréchal Bessières eût pris la position

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de Miranda ou de Briviesca; mais lorsque l'ennemi est encore à Madrid, lorsqu'on ignore où est l'armée de Galice, et qu'on a le soupçon que les rebelles pourront employer une partie de leurs efforts contre le Portugal, prendre, au lieu d'une position menaçante, offensive, honorable, comme Burgos, une position honteuse, borgne, comme Trevino, c'est dire à l'ennemi: "Vous n'avez rien à craindre; portez-vous ailleurs; nous avons fait nos dispositions pour aller plus loin, ou bien nous avons choisi un champ de bataille pour nous battre; venez ici, vous ne craignez pas d'ètre inquiétés." Mais que fera le général français, si l'on marche demain sur Burgos? laissera-t-il prendre par 6,000 insurgés la citadelle de cette ville, ou si les Français ont lassé garnison dans le château (car on ignore la position et la situation de l'armée), comment une garnison de 4, 6, ou 800 hommes se retirera-t-elle dans une si vaste plaine? Et dès lors c'est comme s'il n'y avait rien: l'ennemi maitre de cette citadelle, on ne la reprendra plus.

Si, au contraire, on veut garder la citadelle, on veut donc livrer bataille à l'ennemi; car cette citadelle ne peut pas tenir plus de trois jours; et si on veut livrer bataille à l'ennemi, pourquoi le Maréchal Bessières abandonne-t-il le terrain où on veut livrer bataille?

Ces dispositions paraissent mal raisonnées, et quand l'ennemi marchera on fera essuyer à l'armée un affront qui démoralisera les troupes, n'y eût-il que des corps légers ou des insurgés qui marchassent.

En résumé, la position de Burgos devait être gardée; tous les jours à trois heures du matin on devait être sous les armes, et à une heure du matin il devait partir des reconnaissances dans toutes les directions. Ou devait ainsi recueillir des nouvelles à huit ou dix lieues à la ronde, pour qu'on pût prendre ensuite le parti que les circonstances indiqueraient.

C'est la première fois qu'il arrive à une armée de quitter toutes les positions offensives, pour se mettre dans de mauvaises positions défensives, d'avoir l'air de choisir des champs de bataille, lorsque l'éloignement de l'ennemi, les mille et une combinaisons différentes qui peuvent avoir lieu, ne laissent point la probabilité de prévoir si la bataille aura lieu à Tudela, entre Tudela et Pampelune, entre Soria et l'Ebre, ou entre Burgos et Miranda.

La position de Burgos, tenue en force et d'une manière offensive, menace Palencia, Valladolid, Aranda, Madrid même. Il faut avoir longtemps fait la guerre pour la concevoir: il faut avoir entrepris un grand nombre d'opérations offensive pour savoir comment le moindre événement ou indice encourage ou décourage, décide une opération ou une autre.

En deux mots, si 15,000 insurgés entrent dans Burgos, se retranchent dans la ville, et occupent le chàteau, il faut calculer uue marche de plusieurs jours pour pouvoir s'y porter et reprendre la ville; ce qui ne sera pas sans quelque inconvénient; si pendant ce temps-là la véritable attaque est sur Logroño ou Pampelune, on aura fait des contremarches inutiles, qui auront fatigué l'armée; et enfin, si l'ennemi occupe Logroño, Tudela et Burgos, l'armée française serait dans une triste et mauvaise position.

Quand on tient à Burgos de la cavalerie sans infanterie, n'est-ce pas dire à l'ennemi qu'on ne veut pas y tenir? n'est-ce pas l'engager à y venir. Burgos a une grande influence dans le monde par son nom, dans la Castille parce que c'en est la capitale, dans les opérations parce qu'elle donne une communication directe avec Santander. Il n'est pas permis à 300 lieues, et n'ayant pas même un état de situation de l'armée, de prescrire ce qu'on doit faire; mais on doit dire que si aucune force majeure ne l'empêche, il faut occuper Burgos et Tudela.

Le corps détaché de Tudela a son mouvement assuré sur Pampelune, a le rôle de garder la Navarre, a ses ennemis à tenir en échec, Saragosse et tous les insurgés. Il était plus que suffisant pour surveiller Tudela, l'Ebre et Pampelune, pour dissiper les rassemblements s'il n'y avait que des insurgés, contenir l'ennemi, donner des renseignements, et retarder la marche sur Pampelune. Si, au lieu des insurgés, c'est l'armée ennemie qui marche de ce côté, il suffit encore pour donner le temps à l'armée de Burgos, à celle de Miranda, de marcher réunie avec 36,000 hommes, soit pour prendre l'offensive, soit pour prendre en

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