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En quoi elle est féerique. drier du Berger.

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Ses Petits Poëmes. Son chef-d'œuvre.

La Reine des fées. Son épopée est allégorique et pourtant vivante. Elle embrasse la chevalerie chrétienne et l'olympe païen. Comment elle les relie.

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VII. La Reine des fées. Les événements impossibles. - Comment ils deviennent vraisemblables. Belphoebe et Chrysogone. Les peintures et les paysages féeriques et gigantesques. Pourquoi ils doivent être tels. La caverne de Mammon et les jardins d'Acrasia.-Comment Spenser compose. - En quoi l'art de la Renaissance est complet.

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LA PROSE.

I. Fin de la poésie.

Changements dans la société et dans les mœurs. Comment le retour à la nature devient l'appel aux sens. Changements correspondants dans la poésie. -Comment l'agrément remplace l'énergie. Comment le joli remplace le beau. La mignardise. Carew. Suckling.

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Quarles, Herbert, Babington, Commencement du style classique et de la

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II. Comment la poésie aboutit à la prose. Liaison de la science et de l'art. En Italie. En Angleterre. Comment le règne du naturalisme développe l'exercice de la raison naturelle. Erudits, historiens, rhétoriciens, compilateurs, politiques, antiquaires, philosophes, théologiens. Abondance des talents et rareté des beaux livres. Surabondance, recherche, pédanterie du style. Originalité, précision, énergie, richesse du style. Comment, à l'inverse des classiques, ils se représentent non l'idée, mais l'individu.

III. Robert Burton. Sa vie et son caractère.

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d'un homme du Nord. - Hydriotaphia, Religio medici. - Ses idées, ses curiosités et ses doutes sont d'un homme de la Renaissance. Pseudodoxia. Effets de cette activité et de cette direction de l'esprit public.

V. François Bacon. Son esprit. - Son originalité. - Concentration et splendeur de son style. Ses comparaisons et ses aphorismes. Les Essais. Son procédé n'est pas l'argu

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mentation, mais l'intuition.

Point de départ de sa philosophie.

Son bon sens utilitaire.

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Nouvelle Atlan

est l'amélioration de la condition humaine. tide. · Comment cette idée est d'accord avec l'état des choses et l'esprit du temps. Elle achève la Renaissance. Comment cette idée amène une nouvelle méthode. L'Organum.

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A quel point Bacon s'est arrêté. - Limites de l'esprit du

siècle. Comment la conception du monde, qui était poétidevient mécanique. — Comment la Renaissance aboutit à l'établissement des sciences positives.

que,

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LES MOEURS.

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I

y avait dix-sept siècles qu'une grande pensée triste avait commencé à peser sur l'esprit de l'homme pour l'accabler, puis l'exalter, et l'affaiblir, sans que jamais, dans un si long intervalle, elle eût làché prise. C'était l'idée de l'impuissance et de la décadence humaine. La corruption grecque, l'oppression romaine et la dissolution du monde antique l'avaient fait naître; à son tour elle avait fait naître la résignation stoïque, l'insouciance épicurienne, le

mysticisme alexandrin et l'attente chrétienne du royaume de Dieu. « Le monde est mauvais et perdu : échappons-lui par l'insensibilité, par l'étourdissement, par l'extase. » Ainsi parlaient les philosophies, et la religion, arrivant par-dessus elles, avait ajouté qu'il allait finir: « Tenez-vous prêts, car le royaume de Dieu est proche. » Mille ans durant, les ruines qui se faisaient de toutes parts vinrent incessamment enfoncer dans les cœurs cette pensée funèbre, et quand du fond de l'imbécillité finale et de la misère universelle, l'homme féodal se releva par la force de son courage et de son bras, il retrouva pour entraver sa pensée et son œuvre la conception écrasante qui, proscrivant la vie naturelle et les espérances terrestres, érigeait en modèles l'obéissance du moine et des langueurs de l'illuminé.

Par sa propre force, elle empira. Car le propre d'une pareille conception, comme des misères qui l'engendrent et du découragement qu'elle consacre, c'est de supprimer l'action personnelle et de remplacer l'invention par la soumission. Insensiblement, dès le quatrième siècle, on voit la règle morte se substituer à la foi vivante. Le peuple chrétien se remet aux mains du clergé, qui se remet aux mains du pape. Les opinions chrétiennes se soumettent aux théologiens, qui se soumettent aux Pères. La foi chrétienne se réduit à l'accomplissement des œuvres, qui se réduit à l'accomplissement des rites. La religion, fluide aux premiers siècles, se fige en un cristal roide, et le contact grossier des barbares vient

poser par-dessus une couche d'idolâtrie: on voit paraître la théocratie et l'inquisition, le monopole du clergé et l'interdiction des Écritures, le culte des reliques et l'achat des indulgences. Au lieu du christianisme, l'Église; au lieu de la croyance libre, l'orthodoxie imposée; au lieu de la ferveur morale, les pratiques fixes; au lieu du cœur et de la pensée agissante, la discipline extérieure et machinale: ce sont là les traits propres du moyen âge. Sous cette contrainte, la société pensante avait cessé de penser; la philosophie avait tourné au manuel et la poésie au radotage, et l'homme inerte, agenouillé, remettant sa conscience et sa conduite aux mains de son prêtre, ne semblait qu'un mannequin bon pour réciter un catéchisme et psalmodier un chapelet '.

Enfin l'invention recommence; elle recommence par l'effort de la société laïque qui a rejeté la théocratie, maintenu l'État libre, et qui à présent retrouve ou trouve une à une les industries, les sciences et les arts. Tout se renouvelle; l'Amérique et les Indes sont découvertes, la figure de la terre est connue, le système du monde est annoncé, la philologie moderne est fondée, les sciences expérimentales commencent, les arts et les littératures poussent comme une moisson, la religion se transforme; il

1. Voir à Bruges les tableaux de Hemling (quinzième siècle). Aucune peinture ne fait si bien comprendre la piété ecclésiastique du moyen âge, toute pareille à celle des bouddhistes.

n'y a point de province dans l'intelligence et dans l'action humaines qui ne soit défrichée et fécondée par cet universel effort. Il est si grand, que des novateurs il passe aux retardataires, et redresse un catholicisme en face du protestantisme qu'il a dressé. Il semble que les hommes ouvrent tout d'un coup les yeux et voient. En effet, ils entrent dans une forme d'esprit nouvelle et supérieure. C'est le trait propre de cet âge, qu'ils ne saisissent plus les choses par parcelles, isolément, ou par des classifications scolastiques et mécaniques, mais d'ensemble, par des vues générales et complètes, avec cet embrassement passionné d'un esprit sympathique qui, placé devant un vaste objet, le pénètre dans toutes ses parties, le tâte dans toutes ses attaches, se l'approprie, se l'assimile, s'en imprime l'image vivante et puissante, si vivante et si puissante qu'il est obligé de la traduire au dehors par une œuvre d'art ou une action. Une chaleur d'âme extraordinaire, une imagination surabondante et magnifique, des demi-visions, des visions entières, des artistes, des croyants, des fondateurs, des créateurs, voilà ce qu'une pareille forme d'esprit produit au jour; car pour créer il faut avoir, comme Luther et saint Ignace, comme Michel-Ange et Shakspeare, une idée non pas abstraite, partielle et sèche, mais figurée, achevée et sensible, une vraie créature qui s'agite intérieurement et fait effort pour apparaître à la lumière. C'est ici le grand siècle de l'Europe et le plus admirable moment de la végétation humaine. Nous vivons en

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