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BUTLER.

HUDIBRAS.

CHANT 2.

CERTAIN auteur de

sagesse profonde,
Dans un gros livre aussi clair que le jour,
Très-savamment a prouvé que ce monde
Etait formé de combats et d'amour.
Dans les romans ainsi, pour l'ordinaire,
Tous les héros font l'amour et la guerre.
Pour nous, laissant aux tendres romanciers
Cueillir le myrte, et courant à la gloire
Nous offrirons, dans cette noble histoire,
Fort
peu d'amans et beaucoup de guerriers.

Mais nous rendrons une justice égale
Aux deux partis, aux vaincus, aux vainqueurs;
Gardons-nous bien d'imiter ces auteurs
Qui, pour bâtir la valeur colossale
D'un paladin, d'une main libérale
Lui font occire ennemis par milliers,

ROCHESTER.

SATIRE AGAINST MAN.

WERE I, who to my cost already am

One of those strange, prodigious creatures, man,
A spirit free to chuse, for my own share
What case of flesh and blood I'd please to wear,
I'd be a dog, a monkey, or a bear:
Or any thing, but that vain animal,
Who is so proud of being rational.
His senses are too gross, and he'll contrive
A sixth to contradict the other five.

And, before certain instinct, will prefer
Reason, which fifty times for one does err.

Reason, an ignis fatuus in the mind,
Which leaving light of nature, sense, behind,
Pathless and dang'rous wand'ring ways it takes,
Thro' error's fenny bogs,, and thorny brakes;
Whilst the misguided follower climbs with pain,
Mountains of whimsies, heap'd in his own brain;
Stumbling from thought to thought, falls headlong down

ROCHESTER.

SATIRE CONTRE L'HOMME.

Je suis, puisque telle est la volonté des cieux,

Un de ces animaux étranges, merveilleux,

Que l'on appelle un homme. Ah! si j'étais le maître
D'arranger mes destins, j'aimerais bien mieux être
Un chien, un singe, un ours, toute autre chose enfin
Que ce sot animal et si faible et si vain.
Tout orgueilleux d'avoir la raison en partage,
De ses sens trop grossiers il dédaigne l'usage;
Il en veut un de plus, et ce sixième sens

Des cinq autres toujours combat tous les penchans.
L'homme préfère enfin, par un choix trop bizarre,
A l'instinct qui le sert, la raison qui l'égare.

La raison! qu'est-ce donc, dites-moi, s'il vous plaît, Qu'est-ce que la raison? un petit feu follet

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Au sentier de l'erreur nous mène à l'aventure.

Le voyageur séduit, qui la prend pour

flambeau,

Gravit sur des rochers formés dans son cerveau;

Into doubt's boundless sea, where, like to drown,
Books bear him up a while, and make him try
To swim with bladders of philosophy;

In hopes still to o'ertake the skipping light,
dances in his dazzling sight,

The vapour

"Till, spent, it leaves him to eternal night.
Then old age and experience, hand-in-hand,
Lead him to death, and make him understand,
After a search so painful and so long,
That, all his life, he has been in the wrong.
Huddled in dirt, the reas'ning engine lies,

Who was so proud, so witty, and so wise.

Pride drew him in, as cheats their bubbles catch,
And made him venture to be made a wretch.
His wisdom did his happiness destroy,
Aiming to know what world he should enjoy;
And wit was his vain frivolous pretence,
Of pleasing others at his own expence:
For wits are treated just like common whores,
First they're enjoy'd, and then kick'd out of doors.
The pleasure past, a threat'ning doubt remains,
That frights th'enjoyer with succeding pains.
Women and men of wit are dang'rous tools,
And ever fatal to admiring fools.

Pleasure allures; and when the fops escape,
"Tis not that they're belov'd, but fortunate;
And therefore what they fear, at heart they hate.

De pensée en pensée, imprudente victime,
Il tombe dans le doute, immense et sombre abîme;
Les livres quelque tems le feront surnager,
Sur la philosophie il croira se sauver;
Mais, culbuté bientôt d'une planche si frêle,
Il reste pour jamais dans la nuit éternelle;
L'expérience alors lui prouve, avec douleur,
Qu'il est né, qu'il vécut, qu'il mourra dans l'erreur;
Et le noble instrument de sa disgrâce étrange,
Sa superbe raison, traîne au loin dans la fange.

C'est en vain que l'orgueil, adroit escamoteur, Veut, sous ses gobelets, lui cacher son malheur; Il eût été, sans doute, heureux dans sa faiblesse, Il perdit le bonheur en cherchant la sagesse. Son esprit amusa le monde à ses dépens; L'esprit ressemble assez aux attraits ambulans D'une jeune beauté qu'une maman colporte; On s'en amuse, et puis on la met à la porte.

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