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even in the midst of their most trying difficulties and dangers, to receive proofs of their attachment*; endeavour to preferve them ftill in thofe fentiments for me. This is due to the particular efteem and friendship I entertain for you, and to the unfeigned affection I feel for them!

(Signed)

KLEBER.

A true Copy,

BONAPARTE.

Even

Of what materials muft this man's heart be made? Satan is represented by Milton as bursting into fuch tears as angels fbed, at the recollection of what he had brought on his followers, yet-faithful how they flood. But Bonaparte feems abfolutely incapable of any impreffions of pity or remorfe; he is an anomalous being, such as neither history nor fiction has yet dared to exhibit.

LIBERTE'.

No. IV.

EGALITE

REPUBLIQUE FRANÇAISE.

Au Quartier-Général du Caire, le 16 Vendémiaire,
an 8 de la République Françaife.

KLEBER, Général en Chef, au DIRECTOIRE
EXECUTIF.

LE Général en Chef Bonaparte eft parti pour France le 6 Fructidor, au matin, fans en avoir prévenu perfonne. Il m'avoit donné rendezvous à Rofette le 7. Je n'y ai trouvé que fes dépêches. Dans l'incertitude fi le Général a eu le bonheur de paffer, je crois devoir vous envoyer copie, et de la lettre par laquelle il me donne le commandement de l'armée, et de celle qu'il adreffa au Grand-Vifir à Conftantinople, quoiqu'il fût parfaitement que ce Pacha étoit déjà arrivé à Damas.

Mon premier foin a été de prendre une connoiffance exacte de la fituation actuelle de l'armée.

Vons favez, Citoyens Dir?curs, et vous étes à même de vous faire repréfcater "état de fa force, lors de fon arrivée en Egypte. Elle cit réduite de moitié; et nous occupons tous les points capitaux du triangle des Cataractes à El-Arich, d'El-Arich à Alexandrie, et d'Alexandrie aux Cataractes. Cependant, il ne s'agit plus aujourd'hui comme autrefois de lutter contre quelques hordes de Mamelukes découragés; mais de combattre et de réfifter aux efforts réunis de trois grandes puiffances: la Porte, les Anglois et les Ruffes.

Le denûment d'armes, de poudre de guerre, de fer coulé et de plomb, préfente un tableau tout auffi alarmant que la grande et fubite diminution d'hommes dont je viens de parler. Les effais de fonderie faits n'ont point réuffi; la manufacture de poudre établie à Ilhoda n'a pas encore donné, et ne donnera probablement pas le réfultat qu'on fe flattoit d'en obtenir enfin la réparation des armes à feu eft lente; et il faudroit pour activer tous ces établiffemens, des moyens et des fonds que nous n'avons pas.

Les troupes font nues; et cette abfence de vêtement eft d'autant plus fâcheufe, qu'il eft reconnu que dans ce pays elle eft une des caufes les plus actives des diffenteries et des ophthalmies qui font les maladies conftamment régnantes; la première furtout a agi cette année puiffamment fur des corps affoiblis et épuifés par les fatigues. Les officiers de fanté remarquent, et le rapportent conftamment, que quoique

l'armée foit fi confidérablement diminuée, il y a cette année un nombre beaucoup plus grand de malades, qu'il n'y en avoit l'année dernière à la même époque.

Le Général Bonaparte avant fon départ, avoit, à la vérité, donné des ordres pour habiller l'armée en drap, mais pour cet objet, comme pour beaucoup d'autres, il s'en eft tenu là; et la pénurie des finances, qui eft un nouvel obftacle à combattre, l'eût mis dans la néceffité, fans doute, d'ajourner l'exécution de cet utile projèt.

Il faut en parler, de cette pénurie.

Le Général Bonaparte a épuifé les reffources extraordinaires dans les premières mois de notre arrivée: il a levé alors autant de contributions de guerre que le pays pouvoit en fupporter. Revenir aujourd'hui à ces moyens, alors que nous fommes au dehors entourés d'ennemis, feroit préparer un foulèvement à la première occafion favorable.

Et cependant Bonaparte, à fon départ, n'a pas laiffe un fou en caiffe, ni aucun autre objet équivalent. II a laiffé au contraire un arriéré de près de dix millions; c'eft plus que le revenu d'une année dans la circonflance. La folde arriérée pour toute l'armée fe monte feule à quatre millions.

L'inondation actuelle rend impoffible le recouvrement de ce qui refte dû fur l'année qui vient d'ex

pirer, et qui fuffroit à peine pour la dépense d'un mois. Ce ne fera donc qu'au mois de Frimaire qu'on pourra en recommencer la perception; et alors, il n'en faut pas douter, on ne pourra pas s'y livrer, parce qu'il faudra combattre. Enfin, le Nil étant cette année très-mauvais, plufieurs provinces, faute d'inondation, offriront des non-valeurs auxquelles on ne pourra fe difpenfer d'avoir égard.

Tout ce que j'avance ici, Citoyens Directeurs, je puis le prouver, et par des procés verbaux, et par des états certifiés des différens fervices.

Quoique l'Egypte foit tranquille en apparence, elle n'eft rien moins que foumise. Le peuple est inquiet et ne voit en nous, quelque chofe que l'on puifle faire, que des ennemis de fa propriété; fon cœur eft fans ceffe ouvert à l'efpoir d'un changement favorable.

Les Mamelukes font difperfés, mais ils ne font pas détruits. Mourad-Bey est toujours dans la HauteEgypte avec affez de monde, pour occuper fans ceffe une partie confidérable de nos forces. Si on l'abandonnoit un moment, fa troupe fe groffiroit bien vite, et il viendroit nous inquiéter jufque dans cette capitale; qui, malgré la plus grande furveillance, n'a ceffe jufqu'à ce jour de lui procurer des fecours en argent

et en armes.

Ibrahim-Bey eft à Gaza, avec environ deux mille

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