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vessel will not allow it-but the dispatches of the Commander in Chief, which you will be sure to see in the papers, will fully inform you of every thing that has passed. Milhot, and the eldest Rampon distinguished themselves in the battle of the Pyramids. Milhot was made Lieutenant on the field, and Rampon second Lieutenant, of the 7th regiment of hussars. I have now only the youngest on my hands; and in the next action that occurs, I doubt not but that I shall find an opportunity of providing for him-to tell you the truth, I am extremely well pleased with them all.

Adieu, my dear brother; may you as well as my sister, continue to enjoy your health: with respect to my own, it is not yet to be complained of; but I am fatigued to death, and the heats of this country take away all my strength. In a word, we must have patience, and courage; with these, we shall one day or other, perhaps, have the happiness of returning to our dear country.

Adieu, I embrace you with the utmost affection-a thousand and a thousand kind things to my sister, and to all our family; to all our friends, male and female, and to my sister Trappier, to whom I have not time to write.

RAMPON.

Souillier, Milhot, and our two nephews, beg me to say every thing kind to you.

No. XIV.

Au Quartier général du Gizé, le 6 Thermidor. Au Citoyen LOUIS BONAPARTE, Aid de Camp du Général en Chef, à Alexandrie.

LE Général en Chef me charge, mon cher Louis, de t'annoncer la victoire qu'il a remportée le 3 de ce mois sur les Mameluks. Elle a été complette; elle fut donnée à Embabé vis-à-vis Boulac. On estime la perte des ennemis, tant tués que blessés, à deux mille hommes; 40 pièces de canon, et beaucoup de chevaux. Notre perte a été médiocre. Les Beys ont fui dans la Haute Egypte. Le Général va ce soir au Caire.

Il me charge aussi de te dire de partir d'Alexandrie avec tous ses effets, ses voitures et chevaux de Malte, sa voiture de Civita Vecchia, pour Rosette, où tu trouveras des germes du païs, un bataillon de la 89me, et l'AdjudantGénéral Almeyras, avec lesquels tu remonteras le Nil et viendras au Caire. De tous ses effets tu ne laisseras à Alexandrie que sa belle voiture de voyage.

N'oublies pas, mon ami, tous les effets que nous avons laissés à Alexandrie: nous en avons tous bien besoin N'oublies pas non plus tous les vins, les livres, et les deux caisses de papiers, sur lesquelles est le nom du Général, et celui de Collot.

Je t'embrasse.

BOURSIENNE.

TRANSLATION.

Head Quarters, Gizeh, July 27.

To Citizen LOUIS BONAPARTE, Aid de Camp to the Commander in Chief, at Alexandria.

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THE Commander in Chief charges me, my dear Louis, to announce to thee the victory which he gained on the 24th of this month, over the Mameloucs. It was complete. It took place at Embabet, nearly opposite Boulac. We reckon the loss of the enemy in killed and wounded at about 2000 men; 40 pieces of cannon, and a number of horses. Our loss was moderate. The Beys are fled to Upper Egypt. The General marches this evening to Cairo.

He charges me also to bid thee set out immediately with all his baggage, (his carriages, and his horses from Malta, and his carriage from Civita Vecchia) for Roserta, where thou wilt find some boats of the

country, a battalion of the 89th, and the Adjutant-General Almey ras, with whom thou wilt ascend the Nile, and join us at Cairo. Leave nothing of all thy brother's baggage at Alexandria, but his handsome travelling carriage.

Do not forget, my friend, the baggage which we left at Alexandria: we are all in the greatest want of it imaginable; nor yet the wine, the books, nor the two packages of paper, one marked with the General's name, and the other with Collot's. I embrace thee.

BOURSIENNE.

No. XV.

Au Quartier général du Caire, le 9 Thermidor. Je m'empresse, ma très-chère mère, à vous faire part de l'arrivée de l'armée Française, à laquelle j'ai l'honneur de servir, à Alexandrie en Egypte : pendant notre traversée nous nous sommes emparés de l'ile, port et ville de Malte, qui est à 1100 lieues de Toulon; maintenant nous sommes au Grand Caire, ville capitale d'Egypte, distance de mille lieues de France.

J'ai beaucoup souffert pendant deux mois que nous avons restés en mer; tous les jours je ne cessois de vomir jusqu'au sang; lors que nous avons mis pied à terre sous les murs de la ville d'Alexandrie, j'ai été guéri de la maladie de mer, mais mes peines n'ont pas été terminées.

Nous avons perdu 300 hommes en escaladant les remparts pour nous rendre maître de la ville. Après quatre jours de repas, nous nous sommes mis à la poursuite des troupes Arabes, qui s'étoient retirées et campées dans le Désert: mais la première nuit de marche me fut bien funeste. J'étais à l'avant garde; nous tombames sur un corps de cavalerie ennemi, et la vivacité de mon cheval que vous avez connu, a causé tout mon malheur; il şortoit comme un lyon sur les chevaux et cavaliers ennemis, mais malheureusement en se cabrant il tomba à la renverse, et moi pour éviter d'être écrasé je me jetcôté. Comme c'était la nuit, je n'eu pas le tems

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de le saisir; il se releva et partit comme l'éclair avec la cavalerie ennemie, qui abandonnà le champ de bataille.

J'avais mis ce que j'avais de plus mauvais sur le corps, pour conserver ce qui était neuf dans mon porte-manteau, de sorte que je perdis, mon cheval, tout harnaché, mes pistolets, mon manteau, porte-manteau, tous mes effets qui étaient dedans, ainsi que vingt-quatre Louis en argent que j'avais reçus a Marseille pour mes appointemens arriérés, et le plus essentiel encore est mon portefeuille, qui contenoit tous mes papiers.

Je me trouvai tout-à-coup depouillé de tout, et obligé de marcher nuds pieds pendant 19 jours, sur le sable brûlant et les graviers dans le Désert, car le lendemain de cette malheureuse affaire, je perdis les semelles des vieilles bottes que j'avois aux jambes; mon habit et ma vieille culotte furent bientôt déchirés en mille morceaux; ne trouvant pas un peu de pain pour s'alimenter, n'y une goutte d'eau pour s'humecter la bouche; pour toute consolation je maudissais plus de cent fois le jour, le métier de la guerre.

Enfin, le 4 de ce mois nous arrivames aux portes du Caire, là où toute l'armée ennemie était retranchée, et nous attendait de pied ferme; mais avec notre impétuosité ordinaire, nous fumès l'attaquer dans ses retranchemens; au bout de trois quarts d'heure, l'ennemi eut trois mille morts sur le champ de bataille; le restant ne pouvant se sauver, se jetta dans le Nil, qui est une rivière aussi forte que le Rhône, par conséquent il furent tous noyés, ou fusillés sur l'eau. D'après une pareille victoire nous entrames, tambour battant, dans la ville du Caire, et par conséquent maîtres de toute J'Egypte.

Je ne sais, ma très-chère mère dans quel tems j'aurais

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