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Latin: estant en l'age de treize à quatorze ans, elle déclama devant le roy Henry, la reyne, et toute la cour, publiquement en la salle du Louvre, une oraison en latin qu'elle avoit faicte, soubtenant et deffendant, contre l'opinion commune, qu'il estoit bien séant aux femmes de sçavoir les lettres et arts libéraux. Songez quelle rare chose c'estoit et admirable de voir ceste sçavante et belle reine ainsy orer en latin, qu'elle entendoit et parloit fort bien; car je l'ay veue là: et fut heureux de faire faire à Antoine Fochain de Chauny en Vermandois, et l'adresser à ladicte reine, une rhétorique en françois, afin qu'elle l'entendist mieux, et se fist plus éloquente en françois, comme elle l'a esté, et mieux que si dans la France mesme elle avoit pris naissance."

This indication of a French treatise on rhetoric made for Mary was too curious to be overlooked, because some new facts were to be hoped in it; and we were not deceived in our expectations, since the book gives a more precise date to the delivering of the speech. For the dedication of the book* to Mary by Antoine Fouquelin, of Chauny

* Paris, André Wechel, 1555 and 1557, in 8vo.

in Vermandois, being dated: "Paris, ce douziesme du mois de May 1555," shows us that the delivery of the speech was made at the beginning of 1555, immediately perhaps after the cessation of the themes, which were probably given to her as a preparation to it, and this is rendered nearly certain by the circumstance, that most of these letters are on the same subject as the speech, that is on the conveniency of learning for the female sex. The words of Fouquelin are less known but more curious than those of Brantôme, and they therefore deserve to be quoted:

"En quoy, Madame, tout ce que j'en puis avouer mien, vous avez esté la première à qui je l'ay estimé devoir estre voué et dédié, comme à une princesse née, et, selon la commune opinion, divinement prédestinée, non seulement pour l'amplification et avancement de notre langue, mais aussi pour l'illustration et honneur de toute science. De quoy vous me semblâtes donner un certain présage, alors qu'en la présence du Roy, accompaigné de la pluspart des seigneurs de la cour, vous soutenés par une oraison bien latine, et défendiés contre la commune opinion, qu'il estoit

bien séant aux femmes de sçavoir les lettres et ars libéraux. Au quel endroit je diroys en quelle admiration d'un chacun vous auriés esté ouye, et quelle espérance auroit esté conçue de vous par toute cette noble compaignie, si je le pouvois dire sans soubçon de flatterie. Ce que j'aime mieux estre tellement quellement exprimé par ce vers d'Ovide, parlant de Germanicus Cæsar, petit fils d'Auguste, élég. 5 du 2 de Pont.

"Quant ta bouche céleste eut ouvert ton soucy,
L'on eut dit que les dieux souloient parler ainsi,
Et que d'un prince estoit digne telle excellence,
Tant avoit de douceur ta divine éloquence.'

Que pleut à votre Majesté que j'eusse pu finer de cette tant élégante oraison, ou plutôt de la Françoyse traduction qu'il vous en pleut faire quelque tems après; il ne m'eust esté besoin chercher si loing des exemples, etc."

By this it will be seen that this speech was then preserved in two forms, in Latin and in French, and I suppose the last to have been less a translation by Mary, than the original given to her by her preceptor to be by her put in Latin. Perhaps it exists, and owes to its commonplace

character the fate of having remained unnoticed to this day. With the indication of Fouquelin it will be now easily recognised when met with; but, as its discovery may be only accidental, I am satisfied to leave the honour of it to more fortunate inquirers.

Paris, 31st May, 1855.

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